Le jeudi 14 Novembre 2024, l’Ecole de Criminologie de l’Université de Kinshasa en collaboration avec le REJEER a organisé dans la salle du Rejeer au sein de la paroisse Christ-Roi dans la commune de Kasa-vubu, un atelier de présentation des résultats de l’approche d’accompagnement des jeunes pour la sortie de la violence urbaine.
A cette occasion, le Professeur Raoul KIENGE-KIENGE, Directeur de l’Ecole de Criminologie a souligné qu’il s’agit d’une solution que l’Université de Kinshasa (UNIKIN-SOLUTION comme le dit Monsieur le Recteur Jean-Marie KAYEMBE) présente au problème de la violence qui implique de nombreux jeunes dans la ville de Kinshasa. De manière novatrice et différente de l’approche répressive, cet accompagnement des jeunes s’est réalisé dans la proximité, l’empathie, l’écoute, la non-stigmatisation, la valorisation de leurs aptitudes, en vue de leur émancipation et de leur réinsertion socio-professionnelle, comme une « alternative économique » à la violence, qu’ils considéraient comme un job.
De 2020 à 2023, sans les déporter ou les déplacer de leurs milieux de vie, 34 jeunes, précisément de Kimbanseke, N’djili, Mombele, et Kisenso sont sortis de la violence urbaine, par l’apprentissage de trois métiers, à savoir la couture, l’ajustage et la menuiserie, sous l’encadrement des chercheurs et des 6 chefs d’ateliers se trouvant dans leurs propres quartiers.
Au cours de la rencontre, plusieurs témoignages ont illustré l’impact de cette approche. Grâce, une jeune fille réinsérée et ancienne membre des Kuluna, a partagé son histoire :
« J’étais étudiante, mais après la mort de mon père, j’ai dû abandonner mes études faute de moyens. Cela m’a conduite vers les gangs où on m’appelait “Kondor” pour ma combativité. Grâce à Mme Amida Ilanga, j’ai rencontré le professeur Kienge qui m’a aidé à reprendre ma place dans la société. Aujourd’hui, je suis courtière, et je me sens utile », a-t-elle témoigné, émue.
Le professeur Kienge Kienge INTUDI a profité de cette occasion pour lancer un appel aux bailleurs de fonds et aux acteurs de la société civile afin de soutenir ces projets de réinsertion.
« Il existe de nombreux métiers, comme la menuiserie, que nous pourrions enseigner aux jeunes. Malheureusement, nos interventions sont limitées par manque de financement. Face à la violence, la solution, c’est un métier. L’État Congolais a une grande responsabilité économique. Il est inadmissible de voir des détournements de fonds publics alors que cet argent pourrait offrir une vie meilleure à des millions de jeunes congolais », a-t-il déploré.
Heureux, le Directeur de l’école de criminologie, le professeur Raoul Kienge-Kienge invite les autorités du pays à s’approprier de cette approche pour que ces enfants dits Kuluna quittent ce boulot car ils n’ont pas un autre travail. A l’en croire, l’université de Kinshasa a ouvert la route, à l’état maintenant d’agir pour que les intervenants sociaux et les autres structures qui sont permanents avec les jeunes continuent le travail.