9ème édition de l’Université d'Été du LASDEL : focus sur la contribution du Dr Nzampungu de l'École de Criminologie de l’université de Kinshasa.
La ville de Parakou a vibré au rythme de la 9ème édition de l'Université d'été du LASDEL, qui s'est déroulée du 9 au 21 juin 2025. Placé sous le thème "Services publics en Afrique : fonctionnement, réformes et digitalisation", cet événement a réuni des chercheurs, doctorants et professionnels de diverses nationalités, offrant un espace privilégié de formation et d'échanges.
Un lancement sous le signe de l'excellence et de la prospective
La cérémonie d'ouverture, le 9 juin, a débuté par le mot de bienvenue du Professeur Emmanuel Sambieni, Directeur Délégué du LASDEL, qui a souligné le rôle stratégique de Parakou en tant que pôle universitaire et de recherche. L'allocution du Professeur Jean-Pierre Olivier de Sardan, Co-fondateur et chercheur au LASDEL, et Directeur Émérite de Recherche au CNRS en France et à l'EHESS, a ensuite suivi, présentant les objectifs de cette université d'été qui a formé plus de 300 doctorants depuis sa première session. Des personnalités locales, dont la Maire de Parakou et le Commissaire Central, ainsi que l'ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg au Bénin, ont également pris la parole. C'est à la Maire de Parakou qu'est revenu l'honneur de lancer officiellement les travaux. Tous les intervenants ont insisté sur la nécessité de mieux comprendre les enjeux des services publics en Afrique et de les adapter aux défis contemporains, en particulier ceux posés par la transition numérique.
Au cœur des ateliers : fonctionnement, réformes et digitalisation des services publics
Les communications et ateliers se sont articulés autour de plusieurs axes essentiels : le fonctionnement des services publics en contexte africain (santé, éducation, justice, eau, sécurité), les réformes en cours et leurs enjeux, ainsi que les dynamiques de digitalisation, leurs promesses et leurs limites. Au-delà des conférences plénières, les participants ont bénéficié d'ateliers méthodologiques, de sessions de présentation de travaux et d'enquêtes de terrain centrées sur des services publics spécifiques.
La contribution remarquée de l'École de Criminologie de Kinshasa
Parmi les 45 participants de 9 nationalités différentes, le Docteur Joël NZAMPUNGU, de la prestigieuse École de Criminologie de l'Université de Kinshasa, a particulièrement marqué les esprits. Sa communication sur la "dynamique du pouvoir et les stratégies de résistance dans les interactions entre policiers et conducteurs à Kinshasa : pertinence de la surveillance technologique" a suscité un vif intérêt. Les participants, notamment camerounais, maliens et burkinabés, ont souligné la pertinence de ses observations, qui reflètent des réalités similaires dans leurs pays respectifs. Ils ont été particulièrement pétrifié par les formes de résistance parfois "mystérieuses" développées par certains conducteurs à Kinshasa face aux forces de l'ordre.
Méthodes d'analyse et travaux de terrain : MACTOR et ECRIS à l'honneur
L'importance de comprendre le jeu des acteurs dans un environnement complexe a été soulignée lors des ateliers méthodologiques. Pour ce faire, la méthode MACTOR (Matrice d'Analyse des Conflits et Tendances entre Organisations) a été explicitée. Développée par Michel Godet, cette approche prospective permet de modéliser les interactions entre acteurs d'un système afin d'anticiper leurs comportements et d'élaborer des stratégies adaptées.
Cette 9ème édition a également offert l'opportunité d'appliquer la méthode ECRIS (Enquête Collective Rapide d'Identification des Conflits et des Groupes Stratégiques) sur le terrain, une étape cruciale pour concilier théories et pratiques. Trois sites (Niamey, Parakou et N'dali) ont servi de laboratoires pour cette approche, permettant aux participants de comprendre l'importance de l'analyse des conflits pour des recherches approfondies. Les résultats de ces enquêtes de terrain ont été présentés avec succès, à la satisfaction de tous.
Une clôture culturelle et des perspectives d'avenir
L'Université d'été s'est conclue par une excursion enrichissante au palais royal de Nikki. Cette visite a rappelé la richesse historique du royaume Bariba et son rôle majeur dans le commerce transsaharien.
En se clôturant, cette 9ème édition de l'université d'été à Parakou a non seulement renforcé les capacités analytiques des chercheurs, mais a aussi démontré la vitalité de la recherche africaine et l'importance des échanges interuniversitaires. Des contributions éclairantes jettent les bases de collaborations fructueuses pour l'avenir des services publics sur le continent, promouvant une approche intégrée et innovante face aux défis contemporains.