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5ème Congrès mondial sur la justice pour les enfants à Kinshasa : Les apprenants de l’école de criminologie témoignent de l'urgence d'une justice adaptée.

Joel NZAMPUNGUWed Jun 04 2025

5ème Congrès mondial sur la justice pour les enfants à Kinshasa : Les apprenants de l’école de criminologie témoignent de l'urgence d'une justice adaptée.

Le 5e congrès mondial sur la justice pour les enfants, organisé par le Bureau International des Droits de l'Enfant (IBCR) le 3 juin 2025 à l'hôtel Léon de Kinshasa, a marqué une étape cruciale. L'événement visait à promouvoir une justice centrée sur l'enfant, en mettant l'accent sur la prévention et la prise en charge de la violence au sein des systèmes judiciaires, un objectif plus pertinent que jamais.

La conférence a été enrichie par l'intervention éclairante du Professeur Raoul Kienge-Kienge Intudi, Directeur de l'École de criminologie de l'Université de Kinshasa, et a rassemblé une dizaine d'apprenants passionnés en protection de l'enfance et en gestion de la paix et des conflits. Fiers de cette initiative majeure, plusieurs de ces apprenants de l'École de criminologie de l'Université de Kinshasa ont partagé leurs impressions et les précieuses leçons tirées de cet événement :

Honoré KOTONKO : Démystifier la justice pour enfants, une révélation au 5e Congrès Mondial

Le 5e Congrès Mondial sur la justice envers les enfants, centré sur le thème local « Ensemble pour une justice adaptée aux enfants en situation de privation de liberté » en RDC, a été incroyablement édifiant. La présentation du Directeur de l'École de criminologie de l'Université de Kinshasa, le professeur Raoul Kienge-Kienge a été particulièrement percutante. Nous avons unanimement réalisé l'erreur des juges pour enfants qui justifient le placement en quartier spécial par un prétendu « défaut » de l'enfant. L'Article 39 de l'ordonnance n°344 de 1965, qui autorisait cette pratique, a été abrogé par l'ordonnance n°23/028 de 2023 sur le régime pénitentiaire. Il est donc clair que cette pratique n'a plus aucune base juridique. Cette conférence a souligné l'urgence d'une refonte de nos pratiques judiciaires pour les enfants.

Honoré KOTONKO, Apprenant en Master II, Protection de l'Enfant.

Merveille Muswamba Mulamba : Renforcer nos compétences pour une justice enfantine humaine

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La formation était d'une richesse et d'un intérêt considérables. Les aspects innovants en matière de justice adaptée pour l'enfant nous ont permis de renforcer concrètement nos compétences en tant que professionnels du système judiciaire. Nous sommes désormais mieux équipés pour garantir une prise en charge respectueuse et efficace des droits des enfants. Cette session a considérablement amélioré notre approche avec les enfants en contact avec le système judiciaire, en insistant sur la participation active des acteurs et le respect inaliénable de leurs droits fondamentaux.

Nous sommes convaincus de la nécessité de promouvoir une justice plus humaine et adaptée. Il est impératif que les professionnels soient bien préparés à répondre aux besoins spécifiques des enfants en contact avec le système judiciaire. Le système judiciaire actuel, avec sa peine de privation de liberté, a clairement démontré ses limites. Il est temps d'explorer et d'implémenter les alternatives que proposent des professionnels comme les criminologues."

Merveille Muswamba Mulamba, Master II en Criminologie, Mention : Gestion de la paix et des conflits.

Florence HWAHELE KWETO : Du choc à l'action pour une justice enfantine réellement adaptée

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Ma participation à la 5ème  session de la conférence du Bureau International des Droits de l’Enfant (IBCR) sur « Une justice adaptée pour les enfants » a été une expérience profondément enrichissante. Grâce à la préparation méticuleuse avec le Professeur Raoul, j'ai pu analyser en profondeur les cadres juridiques nationaux et internationaux relatifs à la privation de liberté des enfants. J'ai été consternée de découvrir que de nombreuses dispositions protectrices existent, mais sont malheureusement trop rarement appliquées. J'ai été particulièrement frappée par les violations flagrantes de la loi commises par certains professionnels, notamment des juges, qui envoient des enfants en prison sans aucune base légale.

Notre groupe a travaillé sur la promotion des alternatives prévues par la loi, et nous avons proposé des solutions concrètes : la formation de familles d’accueil, la déjudiciarisation de la médiation, l'initiation régulière de formations sur la parentalité responsable, et la création de centres médico-éducatifs.

Cependant, j'ai été choquée d'entendre la Présidente du Tribunal pour enfants qualifier ces recommandations de « purement théoriques et inapplicables ». Cela ne fait que renforcer mon sentiment d'urgence : il est absolument vital de former, sensibiliser et responsabiliser les acteurs judiciaires pour qu'une véritable justice adaptée aux enfants devienne enfin une réalité.

Florence HWAHELE KWETO, Master II en Criminologie, Mention : Protection de l'Enfant.

Ces différents témoignages résonnent comme un appel vibrant à l'action, soulignant l'impérieuse nécessité de transformer les pratiques judiciaires pour garantir que chaque enfant reçoive la justice qu'il mérite, une justice qui protège, réhabilite et offre un avenir.