Évaluation et planification de la sensibilisation AHPER : L'École de criminologie mobilise les acteurs pour la réinsertion des jeunes "Kuluna"

Dans le cadre du projet de valorisation de l’approche d’Accompagnement Holistique de Proximité et d’Émancipation des Jeunes dits « Kuluna » pour leur sortie de la violence par la réinsertion économique et socio-professionnelle (AHPER), une réunion préparatoire à la sensibilisation des acteurs sociaux à ladite approche s’est tenue le 14 avril 2025 à l’École de criminologie de l’Université de Kinshasa.

Cette réunion avait pour objectifs, dans un premier temps, d’évaluer avec les sensibilisateurs présents le déroulement de la première phase de sensibilisation, en recueillant les réactions des acteurs ciblés, les difficultés rencontrées, ainsi que les propositions d’amélioration pour la seconde phase. Dans un second temps, il s’agissait de discuter des modalités pratiques de cette prochaine étape. Enfin, le Directeur de l’École de criminologie, également coordonnateur du projet au niveau local, a présenté le calendrier des activités restantes jusqu’à la clôture du projet, prévue pour août 2025.

Les groupes suivants ont été atteints lors de cette première phase :

• Les membres d’ONG, d’églises et d’autres structures de la société civile ;
• Les autorités politico-administratives (bourgmestres, chefs de quartiers, chefs de rue, chefs de services communaux, leaders communautaires) ;
• Les forces de l’ordre (commandants des CIAT et Sous-CIAT) ;
• Les institutions judiciaires : tribunaux pour enfants, parquets.

Au total, 734 personnes ont été sensibilisées et 240 guides de bonnes pratiques ont été distribués. En complément, plusieurs émissions diffusées à la télévision locale ont permis de relayer le message auprès d’un public plus large.

L’approche AHPER a été généralement bien accueillie par l’ensemble des acteurs sensibilisés. Elle a été perçue comme une innovation pertinente et opportune, bien reçue dans la majorité des milieux ciblés.

Malgré cette réception positive, certaines préoccupations sont revenues de manière récurrente :

• La mise en œuvre concrète de l’approche, nécessitant un financement adéquat pour passer de la théorie à la pratique ;
• Le soutien matériel et moral des jeunes en cours de réinsertion, notamment pendant leur phase de formation ;
• L’intégration explicite de l’accompagnement psychosocial dans la méthodologie.

Afin d’améliorer l’impact de la prochaine phase de sensibilisation, plusieurs recommandations ont été formulées :

• Diffuser une version électronique du guide ;
• Organiser des émissions radio et télévisées ;
• Adapter les messages aux profils socioculturels des cibles ;
• Intégrer des témoignages de jeunes sortis de la violence ;
• Créer des groupes d’engagement communautaire (ex. : « Chambres des jeunes contre la violence ») ;
• Impliquer activement les leaders religieux, les chefs de quartier et les forces de sécurité ;
• Assurer la protection des jeunes en processus de réinsertion ;
• Initier un dialogue avec le Ministère de la Justice ;
• Renforcer le soutien moral aux référents communautaires.

Au demeurant, l’approche AHPER repose sur une coalition d’acteurs œuvrant selon leurs ressources et compétences. Elle se distingue par une méthodologie inclusive, centrée sur le jeune, qui apprend tout en étant intégré dans un réseau d’opportunités locales, favorisant ainsi une sortie durable de la violence.